Un nouveau-né : Peinture de Désiré
François Laugée. Présentée au Salon
de 1864 et commentée comme suit dans Le Progrès
du 26 janvier 1864, par Alexis Duval : « Nous citerons
en première ligne la toile de M. Laugée
: Un Nouveau-né. Pourquoi ne vous avons nous pas parlé
de cette petite perle ? nous osons à peine l’avouer
? ne serait-ce pas un sentiment d’admirateur égoïste, qui
chaque jour nous faisait payer un tribut de sympathies à cette calme
et pure petite scène sans vous en faire part ? Chacun
l’entoure ce nouveau-né, chacun lui fait fête,
le soleil lui-même, en dehors, lui apporte son sourire. Sera-t-il dieu,
diable ou simple homme ? semble penser l’auteur de
ses jours si chers qui, complaisamment appuyé sur le lit de la mère,
brûle en philosophe l’encens prolétaire d’une pipe.
Il règne dans cette pauvre chambrette un calme que vous n’eussiez
jamais supposés renfermés dans ces tubes de plomb
dont les peintres expriment les couleurs
sur leur palette. Ne trouvez-vous pas que la nature
imitée à ce point-là suffit bien pour élever l’homme
au degré de singe très perfectionné ? »